L’Union Européenne se dote d’un cadre éthique en science

SATORI est le programme scientifique qui a bénéficié le plus des fonds de la Commission européenne : en 45 mois d’existence, il aura reçu en tout environ 4,5 millions d’euros.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’Union Européenne se dote d’un cadre éthique en science

Publié le 11 juillet 2017
- A +

Par Chloé Lourenço.
Un article de Trop Libre

Ce projet de 4 ans s’inscrit dans le programme cadre européen Horizon 2020, qui regroupe pour la première fois, l’ensemble des initiatives européennes de financement de la recherche afin de consolider les efforts pour l’emploi, la compétitivité et la croissance en Europe.

Horizon 2020 devra, entre autres, faire face à des défis sociétaux très importants, dont l’éthique scientifique. Quoi faire ? Quand le faire ? Comment faire ? Voilà quelques une des questions auxquelles le 7ème programme cadre de l’UE devra trouver des réponses.

Harmoniser les pratiques scientifiques européennes

Le projet SATORI vise à développer un cadre commun en matière d’éthique scientifique afin d’harmoniser les pratiques européennes. 17 parties prenantes issues du monde scientifique bien sûr (Centre for the promotion of science, Scientific research centre of the Slovenian academy of sciences and arts), mais aussi de l’industrie (Associazione italiana per la ricerca industriale) et de la société civile ou du monde universitaire (University of Twente, De Montfort University), ainsi que 12 États-membres sont impliqués dans le projet SATORI.

On trouve parmi eux la France, l’Allemagne, la Suède, Les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Italie, la Slovénie et l’Autriche.

L’objet principal de ce projet est de s’assurer le respect des lois nationales et des principes éthiques dans la recherche et l’innovation, grâce à un cadre commun aux 27. L’Union européenne, consciente que l’avancée technique est importante, a mis en place un cadre normatif pour contenir son expansion rapide, tout en lui permettant de se développer dans les meilleures conditions.

SATORI doit également s’assurer que les principes éthiques actuellement en vigueur dans les États-membres sont adaptés aux évolutions technologiques et répondent aux préoccupations sociétales (cryoconservation des ovocytes, PMA, GPA, gene editing…).

SATORI en quelques chiffres

Pour recevoir des fonds de l’Union européenne, un projet européen doit être extrêmement détaillé et remplir un cahier des charges très strict. Le projet SATORI comporte 12 workpackages, c’est-à-dire 12 volets d’actions différents. Chacun débute par un inventaire précis des pratiques éthiques actuellement en vigueur en Europe.

Le workpackage 3 par exemple, s’intéresse aux impacts de la globalisation sur la recherche menée au sein et à l’extérieur de l’Europe. Il doit permettre la comparaison avec ce qui est fait ailleurs pour déterminer un cadre plus ou moins souple en fonction du sujet.

Le workpackage 4 définit la façon dont sera menée l’évaluation éthique et dessine un plan d’action pour le développer. 

Le workpackage 7 se concentre sur la standardisation des mesures prises dans les 27.

Le workpackage 8 quant à lui met en place une stratégie pour la durabilité du projet SATORI. Les autres traitent des problèmes de budget ou de communication du projet.

Le projet combine deux aspects de l’éthique pour s’assurer une évaluation la plus complète possible. L’éthique de la recherche (la réflexion sur l’éthique scientifique et les pratiques de la science) est bien entendu au cœur du projet, mais l’UE s’intéresse aussi pour la première fois à l’éthique technologique, c’est-à-dire à l’étude de l’éthique sur les nouvelles technologies et l’innovation, sur ce que cela apporte aux êtres humains et sur la règlementation que cela implique.

SATORI est le programme scientifique qui a bénéficié le plus des fonds de la Commission européenne : en 45 mois d’existence, il aura reçu en tout environ 4,5 millions d’euros.

Le bilan du projet dévoilé en septembre lors de la conférence finale

La conférence finale du projet, qui aura lieu les 18 et 19 septembre prochain Bruxelles, viendra clore 4 années de débats et de réflexions. Elle présentera les résultats de ses recherches et laissera la parole aux Européens lors de tables rondes ou de discussions.

Une vidéo détaillant les enjeux du projet européen est disponible en cliquant ici

Le programme complet de la conférence finale de SATORI est consultable en ligne ici

Sur le web

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • Est ce qu’il est éthiquement acceptable de chercher à prouver que la Terre est ronde?

  • “initiatives européennes de financement de la recherche afin de consolider les efforts pour l’emploi, la compétitivité et la croissance en Europe”
    Au départ, il y a un constat : les entreprises européenne n’investissent pas assez dans la recherche.
    Au lieu de relâcher la pression fiscal qui en est la cause, l’UE décide de créer un machin de plus, que les états devront financer avec de l’argent gratuit qui va augmenter la pression fiscal.
    Et pour finir nous avons un plan de recherche décidé par une UE stratège perdu dans des considérations politiques et sociétales dont le bénéfice pour les entreprises innovantes reste à démontrer. Bravo.

  • Qu’est ce qui est considéré comme éthique ou non? Sur quoi se baser? Cela sera une bonne manière pour enterrer des recherches qui seront jugées non éthiques. C’est une sorte de principe de précaution!

  • Et un machin dirigiste rempli de bureaucrates de plus, un !

    Avec un objectif aussi ouvertement foireux et l’arrosage important de fonds, qui va avec, ça ne peut que bien tourner (sic).

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Après un contentieux de sept ans avec Bruxelles, la Pologne prend les commandes du Conseil de l’UE sous de bons auspices

 La Pologne est aujourd’hui un pays phare de l’Europe. Trente-cinq ans après la chute du communisme, elle semble prendre sa revanche. Ni Berlin, ni Bruxelles, ni même Moscou ne lui font peur. Elle est parvenue à retrouver une voix libre et autonome. N’était son rôle majeur aux frontières du vieux continent depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sa bonne santé économique s’ajoute en effet à ses atouts aux... Poursuivre la lecture

L’élection de Prabowo Subianto en Indonésie survient à un moment crucial pour l’Union européenne (UE). Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que le protectionnisme gagne du terrain dans les grandes économies comme la Chine et les États-Unis, l’UE est en quête de nouvelles alliances. Dans ce contexte, renforcer les liens avec le Sud global, et en particulier avec les pays d’Asie du Sud-Est, devient une nécessité stratégique. Certains pays européens l'ont bien compris, adaptant leurs politiques économiques pour promouvoir une s... Poursuivre la lecture

L’Union européenne, c’est vraiment une réussite : non seulement elle nous permet de faire l’expérience sur le sol européen d’une guerre essentiellement paisible, mais en plus, elle nous garantit une économie en croissance maîtrisée, bien à l’abri des tonitruantes innovations qui menacent régulièrement les citoyens européens de leurs bienfaits un peu trop positifs.

Ouf ! Sans les subtils efforts du commissaire Breton et de toute la Commission européenne derrière lui, les citoyens européens auraient été confrontés à l’arrivée de l’iPhone... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles